4 novembre 2010
Le vase Brisé
Le vase brisé
Le vase où meurt cette verveine
D’un coup d’éventail fut fêlé
Le coup dut l’effleurer à peine,
Aucun bruit ne l’a révélé.
Mais la meurtrissure
Mordant le crital chaque jour,
D’une marche invisible et sure,
En a fait le tour.
Son eau fraîche a fui goutte à goutte
Le suc des fleurs s’est épuisé,
Personne encore ne sans doute
N’y touchez pas il est brisé.
Souvent aussi la main qu’on aime
Effleurant le coeur, le meurtrit,
Puis le coeur se fend de lui-même
la fleur de son amour périt
Toujours intact aux yeux du monde,
Il sent croître et pleurer tout bas
Sa blessure fine et profonde
Il est brisé, n’y touchez pas
Sully prudhomme
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